Le 21 janvier prochain, le signe d'identification incontesté des Québécois, le drapeau bleu azur et blanc, arborant les quatre fleurs de lys atteindra sa 57ème année en tant que symbole par excellence du peuple québécois.
C'est le 21 janvier 1948, peu avant 3 h que le drapeau du Québec a été hissé au sommet de l'Hôtel du Parlement pour la première fois. Alors que celui-ci y flottait depuis quelques minutes, les députés lui ont réservé une ovation, alors que Maurice Duplessis le présentait officiellement au Québec.
Le choix du drapeau fleurdelisé ne s'est pas fait à la légère. Historiquement, les fleurs de lys symbolisaient la royauté Francaise depuis belle lurette, tandis que la croix blanche avait été adoptée par le peuple français depuis la guerre de cent ans et symbolisait la nation catholique. La fleur de lys a fait son apparition en Amérique lorsque Jacques Cartier y a planté une croix portant son écusson orné de trois fleurs de lys.
En 1947, les Québécois mettent en branle un mouvement d'opinion publique afin de sensibiliser l'Assemblée législative pour l'obtention d'un drapeau québécois. Ce sera finalement le député Chaloult qui déposa une motion à l'Assemblée Nationale pour que le Québec obtienne son drapeau, puisqu'Ottawa refusait de bouger. Le Premier ministre d'alors, Maurice Duplessis, avait toutefois quelques réserves. Va pour les fleurs de lys, mais il craignait une réaction négative de l'opposition libérale. Pourquoi? Le drapeau était majoritairement bleu, tout à l'opposé du rouge représentant les libéraux.
Lors des premiers croquis, les fleurs de lys étaient tournées vers l'intérieur, mais Duplessis est finalement venu à la conclusion qu'elles seraient redressées à la position verticale. "Nous redressons les fleurs de lys pour qu'elles se dirigent droit vers le ciel afin de bien indiquer la valeur de nos traditions et la force de nos convictions", avait-il annoncé lors de sa proclamation officielle. Et d'ajouter Adélard Godbout, chef de l'opposition officielle : "Nous proposons de nous rallier désormais autour de ce que nous avons de plus cher".
Véronique Lemay
Source photographique et textuelle: Courrier Frontenac , 7 janvier 2005
