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FRANCE - François Fillon consacre la coexistence des drapeaux tricolore et kanak

Lors de sa première visite en Nouvelle-Calédonie, le premier ministre François Fillon a officialisé samedi la double légitimité des drapeaux français et kanak, qui flotteront désormais côte à côte sur les édifices publics de l'archipel, étape majeure dans le long processus la décolonisation progressive de ce territoire d'outre-mer français.

François Fillon, arrivé du Japon, a assisté dans l'enceinte du Haut-commissariat, abritant les autorités de l'Etat, et en présence des personnalités locales à une cérémonie plus solennelle que festive.

Cérémonie de la coutume, danses et présentation d'offrandes par les chefs traditionnels autour du drapeau des indépendantistes du FLNKS représentant une flèche faîtière sur disque jaune  brochant sur trois bandes horizontales bleue, rouge et verte, ont précédé la levée solennelle de ce drapeau et de l'emblème national français devant le chef du gouvernement avant l'interprétation de la Marseillaise par une chorale d'enfants.

Un troisième drapeau bleu, blanc et rouge chargé d'une croix de Lorraine rouge en son centre a également été hissé conjointement sous l'emblème tricolore français.

Le choix d'un drapeau calédonien est une question ultra-sensible qui divise les élus de cette territoire situé dans l'océan pacifique à plus de 18.000 km de la métropole, certains souhaitant un emblème unique. Toutefois la venue du premier ministre a été l'occasion de faire les querelles et désormais les deux drapeaux français et kanak flotteront côte à côte sur tous les édifices publics.

"C'est un nouvel élan pour la réconciliation en Nouvelle-Calédonie et la reconnaissance de nos deux légitimités", s'est réjoui Pierre Frogier, député UMP à l'initiative de ce compromis. Pour les indépendantistes, le hisser conjoint des couleurs kanak et française "est un aboutissement, une forme d'acceptation partagée", selon le président de l'Union calédonienne, Charles Pidjot.

Le territoire est l'objet depuis les années 1980 à des violences entre partisans et opposants à l'indépendance mais depuis les accords de Nouméa en 1998, l'archipel est engagé dans un lent processus d'émancipation par étapes, qui doit s'achever par un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018.

Un hymne local a déjà été laborieusement trouvé tout comme une devise et des illustrations pour les billets de banque cependant la question du choix de l'avenir des Calédoniens, indépendant totale ou accord d'association avec la France, demeure.

Devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie, François Fillon a marqué sa préférence pour un "maintien du lien" unissant la Nouvelle-Calédonie à la France depuis 1853. Il a confirmé la mise en place d'un comité d'experts indépendants pour aider les Calédoniens à concevoir un "système institutionnel original".

Dans le milieu indépendantiste, l'idée de ne pas rompre complètement est également partagée. "Comme le disait Jean-Marie Tjibaou, nous devons négocier nos inter-dépendances, surtout avec la France", indique Dewe Gorode, figure de la lutte anti-coloniale.

"Oui l'histoire de la France et de la Nouvelle-Calédonie a souvent été douloureuse. Oui elle comporte des moments de tragédie et des moments de fraternité. Kanaks, Calédoniens venus d'Europe, d'Asie ou d'Océanie, métropolitains: c'est une histoire dont nous partageons et dont nous avons l'obligation d'assumer l'héritage", a
déclaré François Fillon.

Le Premier ministre ira se recueillir dimanche dans l'Est de l'île sur la tombe de Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989 par un extrémiste kanak. Lundi, il se rendra dans une usine hydrométallurgique de nickel avant de visiter  le centre culturel Tjibaou, dernier des grands travaux de François Mitterrand.

Source : d'après AFP, Raphaël HERMANO et Claudine WERY, 17 juillet 2010

Mis à jour ( Lundi, 18 Avril 2011 16:50 )  
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